matsui fuyuko

Matsui Fuyuko est née en 1974 à Morimachi (Japon). « L'exquise sensualité et le raffinement virtuose dont fait preuve cette jeune artiste japonaise — l'une des plus influentes et les plus célèbres de sa génération — est au diapason de l'esprit de [la Galerie Da-End]. Maîtrisant parfaitement toutes les techniques du « Nihon Ga » (la peinture traditionnelle japonaise), elle réalise ses compositions sur soie ou bien sur papier. Sa vierge imberbe aux cuisses grandes ouvertes, telles des ailes de papillon, pose au cœur d'un écrin de nature délicatement ciselé dans un style que n'aurait pas renié Hans Bellmer, le maître des jeux de poupées. (…) Ce sont tantôt des miniatures, tantôt de grands formats où quelques beautés féminines se voient affublées d'atroces difformités ou encore quelques animaux éventrés à la fois repoussants et sublimes de beauté. Les regards (le notre comme celui des protagonistes de son art) se perdent dans la souffrance ou l'extase. À contre-courant du style « Kawai » (le « mignon » propre à l'art contemporain japonais issu de la culture Manga), l'artiste affirme sa singularité et explique que son travail plonge ses racines jusque l'art de l'époque « Kamakura » (entre 1185 et 1333), une période réputée pour ses œuvres terrifiantes et fantomatiques. L'une des autres sources vives de son inspiration étant constituée par l'univers visuel des gravures anatomiques, des mannequins de cire écorchés et des Vénus médicales dont elle étudia avec ferveur, dit-on, les chefs-d'œuvres exposés au Museo La specola de Florence. On songe parfois aux dessins des maîtres de la Renaissance, à Dürer, à Grünewald, à Hans Baldung Grien, à Jérôme Bosch mais sans que jamais ces filiations (prestigieuses, mais toujours discutables) n'attentent à son magnétisme singulier. »


Matsui Fuyuko was born in 1974 in Morimachi, Japan. "The exquisite sensuality and virtuoso refinement of this young Japanese artist - one of the most influential and celebrated of her generation - is in tune with the spirit of [Da-End Gallery]. Mastering perfectly all the techniques of "Nihon Ga" (traditional Japanese painting), she creates her compositions on silk or on paper. Her beardless virgin with wide open thighs, like butterfly wings, is set in the heart of a delicately chiselled natural setting in a style that Hans Bellmer, the master of doll games, would not have denied. (...) Sometimes they are miniatures, sometimes large formats where some feminine beauties are afflicted with atrocious deformities or some disembowelled animals that are both repulsive and sublime in their beauty. The gazes (ours as well as those of the protagonists of his art) are lost in suffering or ecstasy. Against the current of the "Kawai" style (the "cute" of contemporary Japanese art stemming from the Manga culture), the artist asserts her singularity and explains that her work has its roots in the art of the "Kamakura" period (between 1185 and 1333), a period renowned for its terrifying and phantomatic works. Another source of inspiration is the visual world of anatomical engravings, flayed wax mannequins and medical Venuses, whose masterpieces she has been studiying in great detail at the Museo La specola in Florence. One sometimes thinks of the drawings of the Renaissance masters, of Dürer, Grünewald, Hans Baldung Grien, and Jerome Bosch, but these (prestigious, but always questionable) filiations never detract from her singular magnetism."

David Rosenberg, 2010


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