CABINET DA-END XIV - RENAISSANCE

Nouvel accrochage 7 novembre 2025, à partir de 14h

21 rue de la Forge Royale 75011 Paris

Artistes exposés : Markus Åkesson, Amélie Barnathan, Marcella Barceló, Frédéric Beauchamp, Jacques Brissot, Bones & Clouds, Anna Cambier, Nicolas Cesbron, Marine Gazier, Georgios Georgolios, Lucy Glendinning, Orié Inoué, Solange Knopf, Margaux Laurens Neel, Fuyuko Matsui, Célia N’Kala, Nieto, Sarah olivier, Lionel Sabatté, Mathieu Santori, Toshio Saeki, Satoshi Saïkusa, Toshio Shibata, Carolein Smit, Mitsuru tateishi, Mykola Tolmachev.

Toute renaissance suppose un deuil préalable.


Le nouvel opus réunit une trentaine d’artistes aux pratiques diverses, de la peinture à la vidéo, en passant par la sculpture et la photographie, invités à explorer un sujet où l’histoire se heurte aux tensions du présent. Le Quattrocento italien inaugure certes une vision humaniste du monde, centrée sur la pensée, la perspective et l’invention, mais cette référence, ici, n’est pas seulement héritée : elle est déplacée, interrogée, parfois mise en crise. Ce qui persiste, c’est sa charge symbolique : jaillissement vital, transformation intérieure, reconfiguration du regard. On l’aperçoit dans une peinture du baptistère, où les lois de la perspective se rejouent pour mieux être déjouées, tandis qu’une photographie d’un miroir dressé dans la forêt ouvre sur l’infini. D’autres œuvres plongent au cœur de la métamorphose : le diptyque La Naissance d’Aphrodite réinvente la Vénus de Botticelli en revenant à l’origine du mythe, la beauté surgie du corps, de l’eau et de la fleur. Enfin, dans le secret des miniatures surgissent des figures délicates et des fables symboliques, fragiles apparitions suspendues à la lumière. Ouroboros, lune, sphère, fleur, coq ou dragon : autant d’archétypes persistants qui traversent l’exposition, entre cycle, métamorphose et recommencement.

Ces visions diverses trouvent leur cohérence dans une scénographie propice aux rapprochements, aux écarts, aux interprétations libres. Chaque œuvre s’y affirme dans sa singularité, mais entre en résonance avec d’autres, dans un espace sans hiérarchie, où dialoguent art ancien, arts premiers, objets rares et créations contemporaines. Traditionnellement rangé parmi les artificialia, l’art déborde ici toutes les catégories. Il franchit les naturalia, scientifica, exotica, erotica, contamine les savoirs, ébranle les classements. Ce territoire sensible ouvre un passage où le visiteur devient acteur : éprouver, se laisser surprendre, renaître. Un trouble, libérateur.

Exposition prolongée jusqu’au 30 novembre 2025

Every renaissance presupposes a prior mourning.

The new opus brings together around thirty artists working across diverse practices, from painting to video, through sculpture and photography, invited to explore a subject where history collides with the tensions of the present. The Italian Quattrocento undoubtedly heralded a humanist vision of the world, centered on thought, perspective, and invention. Yet here, that reference is not merely inherited: it is displaced, questioned, sometimes even brought into crisis. What endures is its symbolic charge, vital surge, inner transformation, reconfiguration of vision. It reveals itself in a painting of the baptistery, where the laws of perspective are replayed only to be subverted, while a photograph of a mirror standing in the forest opens onto infinity. Other works delve into the heart of metamorphosis: the diptych The Birth of Aphrodite reinvents Botticelli’s Venus by returning to the origin of the myth, beauty born from the body, the water, and the flower. Finally, within the secrecy of miniatures, delicate figures and symbolic fables emerge, fragile apparitions suspended in the light. Ouroboros, moon, sphere, flower, rooster, or dragon, these enduring archetypes traverse the exhibition, between cycle, metamorphosis, and renewal.

These varied visions find coherence within a scenography conducive to encounters, distances, and free interpretation. Each work asserts its singularity, yet resonates with others in a space without hierarchy, where ancient art, tribal objects, rare artifacts, and contemporary creations converse. Traditionally classified among the artificialia, art here spills beyond all categories. It trespasses into naturalia, scientifica, exotica, erotica, contaminates knowledge, unsettles taxonomy. This sensitive terrain invites the visitor to an active crossing: to feel, to be unsettled, to be reborn. A disquiet, yet liberating.